Se libérer du masque social

La persona, également appelée « masque social », est lorsqu’on s’intéresse aux archétypes, la première étape logique à découvrir. C’est en effet l’archétype qui correspond à notre personnalité consciente. Viennent ensuite, l’ombre, ou inconscient personnel, puis l’archétype sexuel inverse, anima/animus, qui ouvre la porte de l’inconscient collectif.

Lorsque nous sommes centrés sur la persona, nous répondons aux désirs de la société, sans même nous demander si nous souhaitons vraiment les choses et si elles nous seront bénéfiques. Il est capital de se libérer de cela pour bien démarrer sa vie spirituelle. Cela ne signifie pas qu’il faut devenir asocial et ne plus répondre aux désirs de la société. Je dis qu’il faut le faire par choix et non par automatisme. La société apporte plus de sécurité à l’individu, mais également moins de liberté. Ceci est un phénomène normal. Il faut en être conscient pour trouver sa meilleure place afin de vivre sa persona sans que celle-ci ne devienne un masque étouffant.

La persona n’est pas un archétype si simple à cerner, puisque par défaut, c’est elle qui nous cerne. Je vais vous donner deux leviers que je trouve utiles pour comprendre et agir sur la persona. Il s’agit de concepts psychologiques utilisés en marketing, la validation sociale, et la dissonance cognitive.

Illustration du discordian coloring book par Laramie Sasseville

La validation sociale correspond au fait de penser intuitivement que la masse à raison et qu’il faut la suivre. Bien entendu, ce mécanisme est utilisé par la publicité, c’est aussi la source du concept de mode, mais d’un point de vue plus individuel, la validation sociale, c’est faire confiance à une personne faisant « autorité » dans un domaine, plutôt que de se faire sa propre idée à travers son expérience personnelle. C’est accepter une idée qui nous plait sans y avoir profondément réfléchi. Ce phénomène est très flagrant dans le milieu ésotérique ou une quantité de personnes qui ne pratiquent pas ont un avis sur tout parce qu’elles ont lu des livres, alors que par définition, les choses ésotériques ne peuvent être connues que par l’expérience.

Avez-vous remarqué que parfois, lorsqu’une personne que nous considérons comme un expert dit quelque chose de contraire à notre expérience, nous avons tendance à croire la personne plutôt que notre expérience ? Se libérer de la persona, c’est devenir sa propre référence. Cela demande beaucoup d’expérimentation et de remise en cause, mais ceci est nécessaire à la liberté de penser. S’il faut de la remise en cause, c’est pour combattre la dissonance cognitive. Du fait de ce phénomène, il est plus facile d’inventer des histoires pour justifier sa manière de penser, plutôt que d’accepter une idée nouvelle. Même si les dogmes prennent le plus souvent leur source dans les institutions religieuses, leur propagation serait impossible sans la dissonance cognitive des individus. C’est pour cela qu’il est important d’avoir conscience de ce phénomène.

Parfois nous acceptons une idée qui nous plait, sans vraiment y avoir réfléchi, juste parce qu’elle s’accorde avec notre système de croyances. Mais en réalité, cette idée est potentiellement stupide, et en y réfléchissant objectivement, ou en imaginant une ou plusieurs expériences pour la tester, nous nous serions rendus compte qu’il y avait des choses à remettre en cause dans notre système de croyances.

En résumé, pour combattre les effets négatifs de la persona, il faut vivre ses propres expériences, leur donner de la valeur en développant ses propres convictions, sans avoir peur que la prochaine expérience ne les remette en cause. Au contraire, c’est son rôle ! Il ne faut bien entendu pas hésiter à se tourner vers les autres pour enrichir son esprit, trouver de nouvelles idées dans ses lectures, mais il faut toujours forger son avis selon ses expériences.

Leave a Reply